Comprendre le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) : point de vue d'une ostéopathe à Nantes et Orée d'Anjou, spécialisée en santé de la femme.
- Sophie-Ann
- 9 juil. 2024
- 4 min de lecture
Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) est un trouble hormonal courant chez les femmes en âge de procréer (1/10) , caractérisé par un déséquilibre hormonal complexe. Comprendre en profondeur les mécanismes sous-jacents, les symptômes distinctifs et les implications de ce syndrome est essentiel pour une gestion efficace de cette pathologie.
Qu'est-ce que le SOPK ?

Le SOPK est principalement associé à un dysfonctionnement hormonal au sein du système reproducteur féminin. Pendant le cycle menstruel normal, l'hypophyse, une glande située dans le cerveau, sécrète des hormones folliculo-stimulantes (FSH) et lutéinisantes (LH). Ces hormones sont essentielles pour stimuler la croissance des follicules ovariens et l'ovulation.
Dans le cas du SOPK, il y a un déséquilibre dans la production de ces hormones. En particulier, le taux de LH est souvent plus élevé que celui de FSH, une condition appelée ratio LH/FSH inversé. Cette augmentation de LH stimule les ovaires à produire un excès d'androgènes (hormones masculines), perturbant ainsi le processus de maturation des follicules. En conséquence, de nombreux follicules se développent mais n'atteignent pas la pleine maturité nécessaire pour déclencher l'ovulation. Cette accumulation de follicules non mûrs se manifeste sous forme de kystes sur les ovaires, une caractéristique diagnostique du SOPK.
2 Profils du SOPK : L’insulino-résistance ou non.
Une composante fréquente associée au SOPK est l'insulino-résistance, où les cellules du corps deviennent moins sensibles à l'insuline. Cette composante peut perturber le fonctionnement du pancréas, en entraînant une surproduction d’insuline. L'excès d'insuline stimule à son tour la production d'androgènes par les ovaires, exacerbant ainsi les symptômes du SOPK tels que l'acné, la pilosité excessive et la peau grasse.
Il existe deux profils principaux de SOPK :
SOPK avec résistance à l'insuline : Présent chez environ 70% des femmes atteintes de SOPK, ce profil est associé à des symptômes plus sévères et à un risque accru de développer un diabète de type 2 à long terme.
SOPK sans résistance à l'insuline : Moins fréquent, ce profil représente environ 30% des cas. Bien que moins étudié, il nécessite une approche diagnostique et thérapeutique distincte en raison de ses implications différentes sur la santé métabolique et reproductive.
Conséquences et Diagnostic
Le SOPK sans résistance à l'insuline est souvent sous-diagnostiqué en raison de symptômes moins sévères et de mécanismes physiopathologiques différents. Cela souligne l'importance d'une évaluation médicale approfondie pour déterminer le profil spécifique du SOPK et élaborer un plan de traitement personnalisé. Les conséquences à long terme du SOPK peuvent inclure des difficultés à concevoir, des risques accrus de complications métaboliques et une altération de la qualité de vie et notamment de la fertilité.
Comment savoir si on est atteint du SOPK ?
Le SOPK est souvent diagnostiqué chez les femmes présentant au moins deux des symptômes suivants :
Ovulation irrégulière ou absente : Les cycles menstruels peuvent être très irréguliers, avec des périodes de menstruation absentes ou espacées.
Présence de kystes aux ovaires : Les ovaires peuvent présenter plusieurs petits kystes, visibles lors d'une échographie ou créant des tensions sur le coté du bas ventre.
Excès d'androgènes : Cela peut se manifester par une peau grasse, de l'acné, une croissance excessive des poils (hirsutisme) sur le visage et le corps et se dose lors de prise de sang.
Résistance à l'insuline : Ceci est souvent associé à une prise de poids, particulièrement autour de l'abdomen.
Si vous pensez présenter ces symptômes, consulter un gynécologue ou un endocrinologue pour un diagnostic précis est crucial.
Qu'est-ce qui déclenche le SOPK ?
Facteurs génétiques : Il existe une prédisposition génétique au SOPK, donc les antécédents familiaux peuvent jouer un rôle.
Déséquilibre hormonal : Une augmentation des androgènes et des niveaux d'insuline peut perturber le cycle menstruel et la production d'ovules.
Résistance à l'insuline : Une condition où les cellules du corps ne répondent pas efficacement à l'insuline, ce qui peut augmenter la production d'androgènes et contribuer aux symptômes du SOPK.
Mode de vie et environnement : Le stress, un régime alimentaire riche en sucres simples et en glucides raffinés, ainsi que l'obésité peuvent aggraver les symptômes du SOPK.

Comment guérir du SOPK ?
Bien que le SOPK ne puisse pas être guéri (puisqu’on ne connait pas la cause exacte), il existe des options de traitement pour gérer les symptômes et améliorer la qualité de vie :
Modifications du mode de vie : Maintenir un poids santé, suivre un régime alimentaire équilibré et pratiquer régulièrement l'exercice physique peuvent aider à améliorer les symptômes. Tout comme la gestion du stress ou du sommeil de qualité.
Médicaments : Les médicaments peuvent aider à lutter contre la résistance à l’insuline. D’autres peuvent vous aider à lutter contre l’acnée…
Traitements de fertilité : Pour les femmes cherchant à concevoir, les parcours PMA peuvent parfois être nécessaire, afin d’être aidé par des médicaments inducteurs de l'ovulation comme le citrate de clomifène ou les injections de gonadotrophines peuvent être recommandés.
Gestion des symptômes : Pour le traitement de l'hirsutisme, des méthodes d'épilation comme l'électrolyse ou le laser peuvent être utilisées.
En conclusion, bien que le SOPK puisse présenter des défis, il est possible de gérer efficacement ses symptômes et d'améliorer la qualité de vie grâce à un diagnostic précoce, une prise en charge médicale appropriée et des modifications du mode de vie. Consultez toujours votre professionnel de santé pour un traitement adapté à votre situation particulière
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